Rose
Tatiana de Rosnay
Editions Héloïse d'Ormesson
245 pages
Paris, sous le Second Empire. Des centaines de maisons sont rasées et des quartiers réduits en cendres. Alors que le vieux Paris s'effondre sous les ambitions du baron Haussmann, de nombreux Parisiens protestent sans parvenir à infléchir les ordres d'expropriation. Dans sa maison de la rue
Childebert, à l'ombre de l'église Saint-Germain-des-Prés, Rose Bazelet mène une vie paisible, rythmée par la lecture du Petit Journal, les visites à Alexandrine, sa locataire et amie fleuriste du rez-de-chaussée, les soins de Germaine et Mariette ses domestiques dévouées. Jusqu'au jour où elle reçoit une lettre de la préfecture, la sentence tombe : le tracé du boulevard St Germain passe par chez elle, rue Childebert. Liée par une promesse faite à son défunt mari, Armand, Rose ne peut envisager de quitter la demeure familiale. Déterminée à résister jusqu'à son dernier souffle, elle confie à Armand, son amour disparu, son combat quotidien. De lettres en lettres, elle replonge dans
son passé et dévoile peu à peu un secret qu'elle a gardé pendant plus de trente ans. Dans ce roman épistolaire, Tatiana de Rosnay nous entraîne au coeur d'un monde où les petits métiers, herboriste, relieur, chiffonnier fleurissaient, et dont il ne reste que les vestiges. Tandis qu'une page de l'Histoire se tourne, Rose devient le témoin d'une époque et raconte le traumatisme suscité par ces grands travaux d'embellissement. Entre introspection et rédemption, ces lettres rendent hommage au combat d'une femme seule contre tous. Dans cette ode à la capitale, les maisons regorgent de secrets et les murs sont imprégnés de souvenirs.
Mon avis : J'avais envie de retenter l'expérience du roman épistolaire, j'avais apprécié "Le cercle littéraires des amateurs d'épluchures de patates" de Mary Ann Shaffer et comme j'avais adoré "Elle s'appelait Sarah" de Tatiana de Rosnay, j'ai tenté l'aventure avec "Rose".
Fin des années 1860, Rose écrit des lettres à son défunt mari Armand en lui disant qu'elle resistera jusqu'au bout et que personne ne lui prendra la maison.
Pourtant dans Paris c'est les grands travaux, le préfet Haussmann et Bonaparte démolissent, creusent, tombent les maisons pour agrandir les rues de la capitale.
On est rue Childebert et Rose entame la résistance tout en nous racontant les relations froides qu'elle a toujours entretenu avec sa mère, sa rencontre avec son mari, la naissance douloureuse de sa fille en 1789 pendant la révolution et surtout le grand secret qu'elle taira jusqu'au bout.
A travers les lettres nous faisons la connaissance des gens du quartier, le restaurateur, l'imprimeur et tous les gens bientôt expropriés .... Surtout Rose nous montre l'amour sans fin et inébranlable pour son mari, son attachement à sa maison, ses souvenirs. Pourtant Rose ne pourra s'attacher à sa fille Violette et préférera Alexandrine et son magasin de fleurs et Mr Zamaretti qui lui donnera l'amour de la lecture avec les poésies de Baudelaire et le roman controversé de Flaubert : Madame de Bovary.
Tout au long de notre lecture, nous alternons le passé et le présent sa rencontre avec son mari jusqu'à la date fatidique de la démolition de sa demeure. Un roman un peu alanguissant.
Un extrait :
"Cette maison est mon corps, ma peau, mon sang, mes os. Elle me porte en elle comme j'ai porté nos enfants Elle a été endommagé, elle a souffert, elle a été violenté, elle a survecu, mais aujourd'hui, elle va s'écrouler. Aujourd'hui rien ne peut la sauver, rien ne peut me sauver. Il n'y a rien la dehors, Armand, rien ni personne à qui je veuille m'accorcher. Je suis une vieille dame maintenant, il est temps pour moi de m'eclipser."