La couleur des sentiments
Kathryn Stockett
Editions Jacqueline Chambon
526 pages
Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s'occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de
service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L'insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s'enveniment, elle devra chercher du travail dans une
autre ville. Peut-être même s'exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu'on n'a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l'ont congédiée.
Mais Skeeter, la fille des Phelan, n'est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s'acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l'a élevée avec amour pendant
vingt-deux ans, est partie sans même laisser un mot.
Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la
peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.
Mon avis : Premier coup de coeur de l'année en matière de littérature contemporaine, j'ai passé un excellent moment de lecture. Un livre poignant, horrifiant et pourtant plusieurs fois , j'ai beaucoup ri. Certaines anecdotes sont complétement hilarantes.
On est aux Etats-Unis dans les années 60 et Jackson Ville est le grand bastion de la ségrégation. Les femmes noires font le ménage chez les richissimes blancs et bien souvent elles sont prises pour des animaux.
Pourtant dans cette ville aux préjugés bien solides , une jeune fille de nom de Skeeter revenant chez elle après l'obtention de son diplôme, va bouleverser la vie de ces bonnes et donner une lueur d'espoir.
Pigiste dans un journal, Skeeter doit faire des chroniques sur le quotidien des femmes à la maison mais cela va être difficile car elle est comme toutes les jeunes femmes de Jackson, elle n'a jamais rien fait de ses dix doigts. De mère en fille, elles ont toujours eu des bonnes.
Aibileen, la bonne noire d'une amie va l'aider et de fil en aiguille, elles vont tisser des liens et écrire un livre.
C'est les personnages hauts en couleur qui font de ce livre un pur régal car l'histoire reste somme toute assez banale. Miss Hollbrook m'a fait penser à Scarlett Ohara dans "Autant en emporte le
vent", elle est imbuvable, précieuse, ridicule et je dois dire que tout ce qu'il lui arrive est amplement mérité. C'est une vraie pimbêche et son ancienne bonne Minny ne va rien lui épargner.
J'ai trouvé Celia très touchante car même blanche, elle va être entrainée dans un tourbillon de méchanceté et de préjugés.
Un livre sous haute tension avec une atmosphére lourde et pesante: dans cette ville, les noirs sont battus, abattus. On a l'impression d'une chasse à l'homme, ils rasent tous les murs pendant que les blancs sont à la parade. Skeeter et les autres bonnes vont se rencontrer la nuit pour raconter leur histoire et seront toujours sur le qui vive.
Un livre bien écrit et même si j'ai mis longtemps à le lire, je l'ai dévoré. Je retiens surtout l"histoire de la tarte au chocolat et les cuvettes des toilettes. Certaines vont en prendre pour leur grade mais ce ne sera pas le cas de toutes.