Certaines n'avaient jamais vu la mer
Julie Otsuka
Editions Phébus
139 pages
Nous sommes en 1919. Un bateau quitte l'Empire du Levant avec à son bord plusieurs dizaines de jeunes femmes promises à des Japonais travaillant aux États-Unis, toutes mariées par
procuration.
C'est après une éprouvante traversée de l'Océan pacifique qu'elles rencontrent pour la première fois à San Francisco leurs futurs maris. Celui pour lequel elles ont tout abandonné. Celui auquel
elles ont tant rêvé. Celui qui va tant les décevoir.
À la façon d'un chœur antique, leurs voix se lèvent et racontent leurs misérables vies d'exilées... leurs nuits de noces, souvent brutales, leurs rudes journées de travail dans les champs, leurs
combats pour apprivoiser une langue inconnue, la naissance de leurs enfants, l'humiliation des Blancs... Une véritable clameur jusqu'au silence de la guerre et la détention dans les camps d'
internement – l'État considère tout Japonais vivant en Amérique comme traître. Bientôt, l'oubli emporte tout, comme si elles, leurs époux et leurs progénitures n'avaient jamais existé.
Mon avis : On est en 1919 et le manque d'avenir au Japon pour certaines jeunes femmes les poussent à accepter d'épouser des Japonais exilés aux Etat-Unis. Après des lettres emflammées, certaines pensent épouser des chefs d'entreprise, des propriétaires terriens mais le rêve américain qu'elles ont conçu sur le bateau est de courte durée.
Nous allons les suivre de la sortie du bateau jusqu'à la guerre de 39-45 mais leur espoir de vie meilleure va aller de désillusions en désillusions. Certaines serviront en tant qu'esclave de leur mari et porteront leurs enfants, certaines aussi seront violées, battues ... jusqu'à leur exil dans les camps à la rentrée dans la guerre du Japon en 43.
Disons qu'avec ce livre, j'ai alterné les hauts et les bas, certains passages étaient intéressants mais la narration était très voir trop lourde. Le livre est écrit à la première personne du pluriel et l'utilisation de ce "nous" a fini par m' user.
Dans le chapitre "Dernier jour" j'ai pu noté cinq pages de liste : Certains sont partis en pleurant ... certains en chantant ... certains ivres .. ou des enfants de Salinas sont partis, des jeunes mariés sont partis, Matsuyo est parti etc etc. Au bout du chapitre, je vous assure que j'avais bien compris qu'ils étaient des milliers !!!
J'ai été très dèçue par ce livre et heureusement qu'il ne fait que 149 pages car je pense que je n'aurais pas pu supporter de lire à chaque chapitre des listes et des liste d'énumérations. C'est dommage car cela rend le récit très froid, inpersonnel, lourd et vous ne pouvez pas vous attacher aux personnages car on ne parle de personne et de tout le monde en même temps.