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Apocalypse bébé

Virginie Despentes

Les Editions Grasset

343 pages

 

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Valentine Galtan, adolescente énigmatique et difficile, a disparu.
La narratrice, Lucie, anti-héroïne trentenaire, détective privée sans conviction ni talent engagée par la grand-mère de Valentine pour surveiller ses faits et gestes, l’a perdue sur un quai de métro parisien. Comment la retrouver ? Que faire des édifiantes photos de Valentine qui la montrent si expérimentée avec les garçons ? Aurait-elle rejoint sa mère, qu’elle n’a jamais connue, à Barcelone ? Le mieux pour Lucie serait de faire équipe avec la Hyène, une « privée » aux méthodes radicales, une femme puissante, au corps souple, plein d’une violence qui s’exprime par saccades : moyennant finances, et aussi par amusement, La Hyène accepte le marché.
Voici les collègues mal appariées, l’une lesbienne volcanique, l’autre hétéro à basse fréquence, qui traversent la France et l’Espagne jusqu’à Barcelone à la recherche d’une petite fugueuse, une gosse mal grandie, une fille de la bourgeoisie qui finira, on ne vous en dit pas plus, par rejoindre le camp des irréductibles.

 

Mon avis : C'est la première fois que je lis cette auteur, on ne peut pas dire que Virginie Despentes fasse dans le glamour, le luxe et les paillettes. Elle nous écrit plutôt une satyre sociale et nous dépeint une société dépravée, trash et orgiastique sous fond de porno-thriller et de pseudo enlèvement. C'est noir, cru et percutant. Il est rare de trouver dans un livre autant de violence et de vulgarité.

 

Je dois dire que dans ce livre, les femmes en prennent pour leur grade et ne sont  pas montrées sous leur meilleur jour. Elles sont moches, grosses, névrosées, hétéros coincées, gouines. Les hommes sont peu présents mais d'une aigreur !!!  Les ados sont perdus et border line.

Lucie et La hyène (on ne la connait que sous ce pseudo) forment un tandem insolite. Vanessa est une jeune fille paumée.

Un Yacine vindicatif, c'est la partie que j'ai eu le plus de mal à lire, j'ai trouvé l'écriture trop hachée mais c'est aussi ce style qui montre l'agressivité de ce passage.

 

Tous le milieux sociaux sont égratignés : les blancs, les beurs, l'église, la gauche, la droite, les bourges, les homos, les hétéros, les pour, les contres    ... Notre société de consommation est analysée sous toutes les coutures et ce n'est pas beau à voir. Virginie Despentes est vraiment la reine de la provoc. Punaise, même les bonnes soeurs y ramassent ... bin si on ne peut plus compter sur elles !!!

 

Virginie Despentes manie l'adjectif qualificatif avec virtuosité : tocardes, pouffiasses, ringardes, baltringues, réac, fascistes, débiles, andropausées, insensibles, cerveaux terminés à la pisse et j'en passe ..tant de louanges sur l'être humain me laisse médusée.

 

Et la fin : stupéfiante, épouvantable et tragique, je ne m'attendais pas du tout à ça

 

Il est à noter que j'ai quand même ri une fois, le dire n'est point négligeable. Voila l'extrait : "Au club de sport où Vanessa s'est inscrite, dont on lui a assuré à son arrivée qu'il était le plus chic d'Espagne, les femmes sont toutes centenaires. Elles ont dû souffrir de graves carences alimentaires, et ne pas trouver de crèmes de beauté pendant longtemps. Pourtant elles sont rétives à la chirurgie esthétique. Mais à ce stade de décomposition, le seul remède serait la burqa".

 

En conclusion : J'ai bien aimé même si c'est grinçant, dérangeant et choquant, dommage que ce soit une vue assez réaliste de toutes les dérives et les travers de notre société moderne et actuelle.

 

Un livre reçu grâce à Priceminister et je les en remercie.

Tag(s) : #Mes lectures 2010, #Contemporain, #Virginie Despentes
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