Les proies
Dans le harem de Kadhafi
Annick Cojean
Editions Grasset
324 pages
C'est sans doute le dernier secret de Khadafi. Et le plus scandaleux.
En novembre 2011, Annick Cojean publiait dans Le Monde un article terrifiant. Une jeune femme y racontait comment l'année de ses 15 ans, le Guide libyen la repérait dans son école, lui caressait
les cheveux, et la désignait ainsi à ses gardes comme son esclave sexuelle à vie. Violée, battue, forcée par son maître à consommer avec lui alcool et cocaïne, et intégrée dans les troupes des
«Amazones», elle ne pourra s'échapper de cet enfer que peu avant la Révolution. Une vie brisée.
Une seule ? Non, des centaines, sans doute plus. Mais le sujet, en Libye, reste totalement tabou.
Dans les coulisses d'une dictature, dans le lit d'un chef d'Etat drogué en permanence, tyran d'opérette mais vrai meurtrier, nous plongeons dans un système d'esclavagisme, entre corruption,
terreur, viols, crimes. Un système aux complicités multipes, bien au-delà du seul territoire libyen.
Pour recueillir l'incroyable histoire de la jeune Soraya et d'autres femmes révoltées, Annick Cojean a mené secrètement l'enquête à Tripoli, cette prison à ciel ouvert.
Mon avis : Je pense que la Libye a eu pendant plusieurs décénies un dégénéré lubrique à sa tête ; cela dit je n'arrive pas à trouver le mot adéquat pour pouvoir définir l'être abject qu'était Mouammar Kadhafi même si la fin de sa vie a été une longue traque dans des tuyaux d'égout, je pense qu'elle a été trop douce vis à vis de ce qu'il a pu faire subir et endurer à son peuple.
Quand il a créé "Les amazones", il savait très bien qu'il se créait un vivier d'esclaves sexuelles et pour augmenter ses troupes, Il visitait les écoles. Si des jeunes filles lui plaisaient, il apposait "La touche magique", elles étaient enlevées en toute impunité et conduites dans son palais "Bab-al-Azizia" ou elles étaient torturées, violées, droguées ...
Pendant la moitié du livre, on suit le témoignage de Soraya qui fut son esclave sexuelle jusqu'à la chute de son régime, elle raconte son enfer, le role des prisonnières Ukrainiennes. Kadhafi était capable de dépenser des sommes folles pour combler sa perversité car il ne faut pas aussi oublier qu'il sodomisait aussi les hommes.
Une deuxième partie un peu plus longue où Annick Cojean nous montre plus l'avancée de son enquête où elle est à la recherche de preuves, de personnes qui seraient capable de témoigner ...
Extrait page 308
"Oui, le sexe tue en Libye un moyen de pouvoir : "Tu t'écrases, tu m'obéis, sinon je te viole, toi, ta femme ou tes enfants." Et il le faisait, condamnant tout le monde au silence. Le viol fut une arme politique avant qu'il en fasse une arme de guerre."